Les arts martiaux internes ont fait l’homme que je suis devenu et feront l’homme que je serai demain.
Si je ne devais dire qu’une phrase pour expliquer ce que les arts martiaux internes représentent pour moi, ce serait celle-ci.
Au-delà d’un maître et d’un art exceptionnels, c’est un véritable sens à ma vie que m’a donné ma rencontre avec maître Sochokun. Nous avons tous une vie unique et déjà bien remplie, mais les arts pratiqués dans notre école apportent à chacun de nous quelque chose en plus, un sens supplémentaire, qui la rendra plus riche et plus particulière, je puis vous l’assurer !
Le Xingyi Quan (Hsing-I-Chuan), art dans lequel je me suis davantage investit, est un puits de science sans fond. C’est un apprentissage qui nous apprend un équilibre subtil entre le corps et l’esprit, alliant finesse et puissance, travail physique et mental.
Pour moi, ce style de boxe chinoise est un trésor. Le travail physique découlant de sa pratique nous maintient en bonne condition et les réflexions auxquelles nous sommes confrontées stimulent notre cerveau. Je suis certain que c’est le secret de la bonne santé et de la longévité !
A travers notre apprentissage, nous augmentons notre savoir et nous performons notre savoir-faire, ce qui modifie notre savoir-être, c’est à dire ce que nous sommes. Il nous aide à changer, à évoluer. Cette évolution nous évite la stagnation. Tout étant en perpétuel mouvement, stagner signifie, selon moi, mourir. C’est donc un vrai chemin de vie.
Concernant la notion de mouvement permanent, prenons un exemple concret : dans toutes les disciplines que nous pratiquons, nous ne devons jamais être en arrêt. Dans ces conditions, comment pouvons-nous être en mouvement lorsque nous sommes immobiles ? Répondre à cet apparent paradoxe est une des nombreuses énigmes que nous devrons résoudre. Être capable de comprendre la réponse aussi bien avec notre esprit qu’avec notre corps, fait de nous quelqu’un qui fait les choses de façons différentes de tout un chacun.
Notre école est un lieu particulier dans la ville. Les différents protocoles, pour les saluts, lorsque nous recevons des enseignements ou lors des passages de grade, nous permettent de rentrer dans un autre monde que celui de l’extérieur. Cela peut paraitre contraignant au début, mais si nous donnons du sens au moindre de nos gestes, nous transformons des gestes anodins en gestes effectués en pleine conscience, ce qui modifie leur nature.
Mais loin de nous couper du monde, nous essayons de nous y intégrer de façon plus harmonieuse. Par des gestes codifiés, transmis de génération en génération, nous avons l’accès à la compréhension des principes élémentaires pour nous mouvoir en nous unifiant avec ce qui nous entoure.
En changeant notre façon de faire, nous changeons notre façon de voir. Et inversement. Cette dynamique crée chez moi une effervescence intérieure qui maintient ma motivation intacte depuis 20 ans.